La France ne va pas bien, mais elle va mieux !

« On vous mettrait une Tour Eiffel dans chacun de vos jardins ou sur vos balcons, ça ne suffirait pas encore! En France, vous passez votre temps à vous plaindre, alors que tout ne va pas si mal, mais vous ne vous en rendez pas compte ! De Gaulle vous le disait déjà ». La vérité sort de la bouche des enfants. Et parfois aussi de touristes, amoureux de notre pays, et aujourd’hui interloqués. Ils ne sont pas les seuls.

Depuis plus d’un an maintenant, aux Gilets Jaunes et leurs manifestations pacifistes -et souvent légitimes-, se sont greffés des groupuscules extrémistes sans foi ni loi, « addicts » à la casse, puis en décembre 2019 des « cortèges-syndicats » de protestations entêtées contre la réforme des retraites. A l’arrivée le même constat : on défile, on bousille gratis, on fait grève et on empêche de travailler. Acte 1, acte 2, … acte 54 puis désormais 22ème, 23ème jour de grèves. C’est Koh-Lanta en replay sans totem d’immunité.

La facture est salée pour le contribuable. Les manifestations des Gilets Jaunes ont coûté 2,5 milliards d’euros sur la croissance, le coût de la grève des retraites est estimé à 500.000 millions d’euros par jour. Les commerçants ont vu leurs chiffres d’affaires baisser de 30% les week-ends. Plus de 75.000 salariés ont été contraints au chômage partiel pendant la durée des dégâts. Et que dire de l’état des troupes : les forces de sécurité, polices nationales, polices municipales, gendarmes, militaires, pompiers : fatigués, déboussolés et humiliés semaine après semaine.

Le chameau ne voit pas sa bosse

Dans ce marasme tous azimuts, un sursaut de lucidité obligerait. « Le chameau ne voit pas sa bosse » dit-on sur les bords du Nil. C’est vrai aussi sur nos terres. En France, qu’on le veuille ou non, le système de retraite est le plus généreux d’Europe. L’âge effectif de départ à la retraite est de 63 ans et 4 mois. En Espagne, 65 ans, aux Pays-Bas, 66 ans et 6 mois. En Allemagne, on part en moyenne en retraite à 65 ans et 6 mois. Et actuellement, Outre-Rhin, le syndicat patronal BDA (équivalent du Médef) fait campagne pour repousser l’âge de la retraite à 67 ans ! Même scénario pour les pensions moyennes. Elles sont plus élevées en France qu’ailleurs : 70% par rapport au dernier salaire contre 48% en Allemagne et 28% au Royaume Uni. Tout n’est pas parfait certes, il y a à remettre de la lisibilité au cœur de cette réforme et le gouvernement aurait bon goût de s’y atteler rapidement mais chaque citoyen responsable conviendra que cette mutation vers un système universel n’est pas subite. Elle était bien inscrite dans le programme du candidat Macron en 2017. Ses prédécesseurs avaient conscience de l’urgence de réformer. Ils s’y sont heurtés. Par manque de courage ou de volonté?

Non la France n’est pas le diplômé du dernier rang. Dans ce domaine comme dans d’autres. Quel pays peut se targuer de donner l’accès gratuit aux soins ? La France est le pays d’Europe qui consacre le plus d’argent à la santé avec près de 12% de son PIB, deux points au-dessus de la moyenne européenne. Le reste à charge pour l’usager après traitement des assurances est le plus faible du vieux continent : 7% de la facture chez nous en moyenne, 27% en Suisse par exemple.

Encore une fois, tout n’est pas parfait loin de là. Il y a bien des raisons de réclamer un vrai contrat gagnant/gagnant entre ceux qui décident et ceux qui exécutent. Mais le réflexe idiomatique qui consiste à abîmer, à bloquer l’économie, à partir dans des dérives inacceptables et à salir notre République, n’est pas entendable dans le pays de la liberté, l’égalité et la fraternité.

L’embellie historique de l’emploi

La réalité c’est que notre pays, s’il ne va pas bien, va mieux. En quatre ans, un million d’emplois a été créé. A 8,6% de la population active, le chômage en France est à son plus bas niveau depuis 10 ans. Les impôts baissent, le pouvoir d’achat – si modeste soit-il – augmente.  Cette embellie s’est traduite en 2019 par 260.000 créations d’emplois contre 188 000 en 2018. Nul ne saurait le nier. Et il faudra aller plus loin sur ce champ en façonnant précisément la réciprocité entre les droits et les devoirs. En rappelant qu’au quotidien, comme dans le dictionnaire, le mot « devoir » vient avant le mot « droit ». Tant qu’il y aura un intérêt à rester chez soi plutôt que d’aller travailler, nous générerons frustration, clivage et injustice sociale entre français.

« Il n’y a qu’une fatalité » – déclamait le Général De Gaulle-, « celle des peuples qui n’ont pas assez de force pour se tenir debout et qui se couchent pour mourir. Le destin d’une nation se gagne chaque jour contre les causes internes et externes de destruction, par la volonté ! ».

Ces touristes avaient raison. De Gaulle nous le disait déjà !

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