De l’urgence de sacraliser l’autorité de l’Etat !

En ce vendredi 23 avril 2021, la France se lève la tête dans les étoiles avec l’extraordinaire Thomas Pesquet et sa conquête spatiale. Cap Canavéral, décollage, capsule, station internationale, le rêve absolu. Fierté mondiale. Mais quelques heures plus tard, début d’après-midi, retour sur terre non contrôlé pour les Français. Innommable. Torpeur. Sidération. Stéphanie, fonctionnaire de police de 49 ans, mère de deux enfants, est égorgée dans son commissariat de Rambouillet, paisible et magnifique ville du Sud-Yvelines.

Acte terroriste islamique. Encore un. Mois après mois, année après année, la liste des victimes s’allonge, se ramasse à la pelle, comme des feuilles mortes. La France, patrie des droits de l’homme, terre des libertés, est abimée. Nice, Saint-Etienne-du-Rouvray, Magnanville, Conflans, … notre pays est cabossé. Comment restaurer l’autorité de l’Etat qui fond comme neige au soleil, comment la légitimer, comment la ré-identifier avant de la stabiliser ?

Ne comptons pas sur les partis politiques de quelque bord que ce soit pour s’accorder à en dessiner les contours. Incapables les uns les autres de partager en de telles circonstances une concorde nationale pour soutenir nos forces de police comme un seul Homme. La Gauche idéologique est muette comme une carpe, les Verts font l’autruche en poursuivant leurs investigations pour remplacer les voitures de police par des vélos, la Droite fait l’anguille en réclamant plus de moyens, feignant de rappeler qu’elle a supprimé dix mille policiers lorsqu’elle était aux affaires. Quant à la France Insoumise et l’extrême droite, ces partis qui ne sont jamais aussi proches l’un de l’autre qu’en temps de crise, ils rendent leur devoir sur table : le concours Lépine du « Yaka Fokon ».

C’est pourtant par l’union sacrée de tous les Français que nous ré-institutionnaliserons l’autorité de l’Etat.

Devoir de mémoire. L’article 3 de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789: tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. Oui, la sécurité est la première de nos libertés. Nul ne saurait l’oublier. Qui l’incarne ? Nos policiers nationaux et municipaux, nos gendarmes, nos militaires. Nous avons non seulement le devoir de respecter mais également de sacraliser les dépositaires de l’autorité publique, comme elle peut exister dans les pays anglo-saxon. « Don’t touch ! ». Ce n’est pourtant pas ou plus le cas.

Laxisme et impunité

A l’issue du procès des policiers brûlés vifs à Viry-Châtillon, le verdict rendu la semaine passée a de quoi étonner. 8 condamnés, 5 acquittés! Quel message pour les victimes ? Quel message pour les coupables ? Quel message pour les Français nourris dès le berceau au biberon des droits et des devoirs ? Osciller entre le laxisme et l’impunité n’est ni l’alpha et l’oméga de tout citoyen français qui se respecte. Remettons de l’ordre dans notre curseur législatif et judiciaire. Un policier qui interpelle un jeune qui lui flanque un cocktail molotov à la figure ne peut comprendre que ce même mineur regagne son domicile moins de 24H plus tard avec un simple rappel à la loi. Nous non plus! Rares sont les comparutions immédiates dans pareilles situations.

Au quotidien, nos forces de sécurité protègent nos vies, au détriment des leurs. Il n’est pas inutile de le rappeler à nos compatriotes. L’immense majorité de nos policiers sont des professionnels exemplaires. Condamnons sans état d’âme et signalons les quelques brebis galeuses qui se sont perdues dans l’institution. Mais comment comprendre qu’une télévision publique, en prime time, diffuse un reportage complet à charge à des fins d’humilier la police ? Cette propagande anti-flics gratuite ne grandit pas ses instigateurs, fragilise la corporation et affaiblit de fait l’autorité de l’Etat.

Union sacrée

Voilà pourquoi, au nom des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, j’appelle à l’union de la France, rempart infranchissable face à l’intolérance et la haine, pour que l’histoire ne se reproduise pas.

Cette même histoire qui n’a de sens que si les générations futures se rappellent que l’Horreur et la Haine commencent avec le même H majuscule que l’Histoire ! 

Cette Horreur et cette Haine que nous devons continuer à combattre au quotidien comme nous l’a rappelé le lâche assassinat de Stéphanie. Dans l’enceinte d’un des emblèmes de notre République.

Un de ces lieux symboliques, cibles de ceux qui en veulent à nos traditions et à nos institutions !

Car ils incarnent tout ce que nous ne cesserons de défendre.

L’ordre républicain visé à travers ce commissariat

La liberté de parole attaquée dans les locaux de Charlie

Le message des Lumières attaqué à travers Samuel Paty

La liberté de culte et la laïcité à la française ciblées tant de fois ces dernières années.

Ecoles, commissariats, armées, lieux de cultes, élus … les symboles sont forts !

Mais notre détermination à lutter contre ceux qui veulent changer notre mode de vie n’est pas moins forte.

En ce jour de commémoration nationale sur la Déportation, j’appelle une nouvelle fois à l’union sacrée derrière nos forces de sécurité. Faire Nation ne doit pas être une vaine formule. Mettons nos actes en face de nos mots.

Derrière tous les policiers de France, toutes les fonctionnaires de police qui veillent sur notre sécurité.

Pour défendre notre République,

Pour ne rien céder à l’isolement et au communautarisme consciencieusement entretenus par certaines idéologies radicales, prêtes à nous diviser et à nous priver de notre liberté.

Pour faire en sorte que nos enfants et nos petits-enfants continuent de connaître la paix que nous avons la chance de vivre depuis 76 ans.

Dans ses cours au Collège de France, Émile Durkheim, père fondateur de la sociologie moderne (1858-1917) essaimait : « Plus l’État est fort, plus il libère l’individu ». Notre histoire l’a sans cesse démontré depuis…

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